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Fontaine aux Abeilles est avant tout un habitat groupé, c'est-à-dire fondé sur le partage d'espaces mutualisés, l'interdépendance entre les personnes et la gestion de l'ensemble en co-responsabilité.

 

 

 

 

 

La liberté n'est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices; elle est la possibilité de participer à la définition des contraintes qui s'imposeront à tous.

 

(Albert Jacquard, Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes, cité par Christian La Grange dans Habitat Groupé)

 

 

 

 

 

 

Au fur et à mesure de notre cheminement de groupe, le rêve de chacun s'est élargi. Nous avons eu le temps de faire le deuil de l'aspiration première à la propriété pavillonnaire pour imaginer un certain degré de vivre ensemble qui enrichirait le quotidien. Le partage de l'espace est devenu notre utopie, le principe qui détermine le type de relations de voisinage appelées à se développer.

 

 

Nous prenons au pied de la lettre le mot "solidaire", du latin in solidum, "pour le tout":

  

-   densifier l'occupation foncière pour donner la possibilité aux générations futures de construire leur habitat, plus performant, mieux intégré et plus accessible en terme de rapport qualité-coût; densifier également pour contenir l'étalement urbain et préserver le territoire naturel local à vocation prairiale;

  

-   construire sain et naturel pour nous permettre (et permettre à la planète) de respirer;

  

-   valoriser les espaces intermédiaires, créer des lieux de convivialité et de proximité qui facilitent les liens et l'ouverture aux autres pour un monde plus supportable.

 

 

 

L'architecture est étudiée de manière à favoriser les interactions entre voisins tout en permettant à chacun de profiter de son intimité. Notre souci est de prendre soin de la qualité des ambiances en valorisant les interfaces, et ce à tous les échelons du projet.

 

 

  

 

 

  

Au nord du terrain de 24,03 ares seront édifiées 6 maisons accolées en une bande. Ces habitations seront organisées en 3 niveaux.

 

 

  

 

  

 

Le 1er comprend le rez-de-chaussée (RDC). Il correspond au soubassement de l'immeuble. Il communique côté rue par des accès et des ouvertures vitrées assurant l'éclairage naturel. Côté sud, le RDC est enterré. Les parois sud seront utilisées pour assurer la tempérance de l'air entrant. L'inertie thermique du sol sera mise à profit grâce à un système de plenum. Il s'agit d'une double-paroi maçonnée dans laquelle l'air extérieur est acheminé en un parcours lui permettant de se réchauffer en hiver et de se rafraîchir en été, avant d'être distribué dans les logements.

 

 

L'ensemble du soubassement est organisé de manière à accueillir les communs, c'est-à-dire les locaux dévolus à des usages mutualisés. L'externalisation de ces usages permet d'optimiser la surface habitable des espaces privés.

 

 

Il s'agit d'abord des interfaces d'accès. Chaque paire de maisons est articulée autour d'une interface comprenant l'accès commun depuis la rue, un sas avec des espaces de rangement (effets vestimentaires) pour les habitants des 2 maisons, les escaliers menant aux logements, l'accès aux communs en RDC.

 

 

Sont prévus 2 chambres d'amis, avec une salle d'eau attenante pour l'une d'elles, un grand salon de 40 m² avec kitchenette pour les réceptions, une buanderie et un local de séchage du linge, la chaufferie qui abritera la chaudière granulés bois et le local de stockage des granulés, un atelier de menuiserie, un atelier mécanique, de l'espace pour entreposer les vélos. Le soubassement comprend également 7 caves à usage privatif.

 

 

 

 

 

Les communs représentent plus du quart de la surface bâtie sur 3 niveaux.

 

 

 

 

 

La surface et la configuration des logements sont standardisées: environs 51 m² hab. par niveau, soit 102 m² une maison et 51 m² un appartement. Cela a demandé un effort d'adaptation non négligeable. Il s'agit pour chacun d'envisager différemment le calcul de la surface nécessaire au déploiement de sa vie quotidienne: en tenant compte des surfaces externalisées dans les communs, en faisant un effort de discernement quant à ce qui est essentiel pour son chez-soi. L'optimisation des surfaces permet de réduire les coûts. La simplification des choix architecturaux potentialise les économies d'échelle, qui peuvent être réinvesties dans la performance énergétique et la qualité de vie.

 

 

Les logements visent la très haute performance énergétique (<15 kWh/m²/an), ainsi que le respect fondamental de la santé et ce grâce à une conception répondant aux exigences du label de "construction BIOlogique":

 

 -   un soin particulier sera apporté à l'isolation de l'enveloppe qui fera partie de la copropriété: ossature bois, isolation végétale, triple vitrage de technologie allemande;

 

-   solaire passif, grande baies vitrées au sud, inertie thermique par les chapes, protection solaire par des stores extérieurs occultants et à lames orientables;

 

- énergies renouvelables: granulés bois pour l'eau chaude sanitaire (+ panneaux solaires thermiques en option) et appoint en chauffage, récupération de l'eau de pluie, plenum pour la ventilation tempérée;

 

- installation électrique biocompatible.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le partage d'espaces mutualisés se poursuit à l'extérieur. Les espaces verts privés (dont les terrasses) de plain-pied seront bordés par un chemin d'accès reliant la place de stationnement au nord-ouest à une zone de décharge au sud-est, praticable par des personnes à mobilité réduite. Au-delà de ce chemin, les espace mutualisés se déclineront en potager commun, petit verger demi-tige, haie vive, rucher, espace enfants, kiosque...

 

 

 

 

Dans notre projet, une attention particulière est portée à l'articulation entre les espaces privés et les communs. L'habitat groupé préserve donc le "chez-soi" dont a besoin toute personne, mais l'ouvre en même temps sur un environnement immédiat à visage humain, puis, à partir de là, tente de rayonner.

 

 

 

 

 

L'habitat partagé implique cependant que tous ceux qui s'y engagent soient animés par un même désir: celui de lier leur bien-être à celui des autres.

 

 

 

 

 

Etre chez soi n'est pas pouvoir se contempler, se voir dans une maison-miroir, mais pouvoir articuler son existence au milieu d'êtres et de choses avec lesquels des liens de familiarité, d'intimité, ne cessent de se tisser.

 

(Maria Villela-Petit, Le chez-soi: espace et identité)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



19/06/2011
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